Le massacre du quartier de Baixada Fluminense fera l’objet d’enquêtes au niveau national et international (1)

L’ONG Justice Globale sollicitera des réactions de la part du Rapporteur spécial de l’ONU sur les exécutions sommaires , Philip Alston, ainsi que de la Commission Interaméricaine des droits de l’homme de l’OEA. Amnesty International a déjà divulgué une note condamnant cet épisode.

Rio de Janeiro - Acte extrême de violence policière à l’origine de l’exécution sommaire de 30 personnes choisies au hasard, le massacre du quartier de Baixada Fluminense, perpétré dans la nuit du jeudi 31 mars dans divers points des municipalités de Nova Iguaçu et de Queimados, est le plus grand homicide collectif de l’histoire de Rio de Janeiro et, en tant que tel, commence à se répercuter dans toute la planète. Initialement occultée par la nouvelle de la mort du Pape Jean-Paul II, l’annonce du massacre commence à faire le tour du monde et place encore une fois la grave crise policière de Rio de Janeiro sous les feux des projecteurs internationaux.

Le secrétaire à la Sécurité Publique de l’Etat de Rio de Janeiro, Marcelo Itagiba, a promis un engagement total du gouvernement à trouver et punir les coupables et a annoncé que les recherches seront centralisées au niveau du Secrétariat à la Sécurité Publique, en collaboration avec la Troisième centrale d’enquêtes du Ministère publique de l’Etat de Rio de Janeiro. Une enquête a également été ouverte dans le 15ème Bataillon de la Police Militaire (Duque de Caxias), auquel seraient affectés certains des policiers impliqués dans la tuerie. « Tous les coupables seront punis avec rigueur. La police n’hésitera pas à planter le couteau dans sa propre chair », a promis Itagiba en reprenant un dicton un tant soit peu usé.

Heureusement, les enquêtes sur le massacre du quartier de Baixada Fluminense ne seront pas uniquement menées par le gouvernement de l’Etat de Rio de Janeiro et par la police militaire elle-même. Des enquêtes parallèles devraient être ouvertes par la police fédérale, par l’Assemblée législative de Rio de Janeiro ainsi que par le Congrès national. Les enquêtes pourront même être menées au niveau international, à condition que soient prises en considération les accusations que des organisations comme Amnesty International et l’ONG Justice Globale adresseront dans le courant de la semaine à des organisations multilatérales telles que l’Organisation des Nations Unies (ONU) ainsi que l’Organisation des Etats Américains (OEA).

Le secrétaire national aux droits de l’homme, Nilmário Miranda, a confirmé ce samedi (02/04/2005) que la police fédérale ouvrira une enquête parallèle à celle qui est menée par les autorités de l’Etat de Rio de Janeiro. Annoncée par Nilmário dès le lendemain de la tuerie, l’entrée en scène de la police fédérale a même été rejetée par le Conseil de coordination de la sécurité publique de l’Etat de Rio de Janeiro. Néanmoins, une mise au point suite à un appel téléphonique du Ministre de la Justice, Márcio Thomaz Bastos, à la gouverneure Rosinha Matheus, a permis de confirmer l’enquête fédérale qui sera coordonnée par le Commissaire régional la police fédérale de Rio de Janeiro, José Milton Rodrigues. « Oui, la police fédérale va entrer en action. Il s’agit-là d’une exigence du Président Lula » a affirmé Nilmário.

Les députés exigent un groupe de travail

Brasília gardera également un œil sur le dédoublement des enquêtes menées sur la tuerie du quartier de Baixada Fluminense et ce, par l’intermédiaire du Congrès national. Le député fédéral Chico Alencar (PT-RJ) va proposer la création d’une commission parlementaire spéciale afin de suivre cette affaire. La proposition du « petiste » devrait bénéficier de l’appui de la quasi-totalité du banc fluminense [de Rio] de la Chambre des députés et les députés Fernando Gabeira (PV), Antônio Carlos Biscaia (PT), Denise Frossard (PPS) et Carlos Santana (PT), entre autres, se sont déjà manifestés publiquement en sa faveur.

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