“Le Brésil est sensible, enchanteur, violent et ténébreux”

 | Par Áurea Lopes, Maria Rita Kehl

Indignée par le désintérêt des gouvernements et l’indifférence de la population face aux plaies sociales (“restes non résolus de 300 ans d’esclavage”), Maria Rita parle de l’engagement des jeunes dans les luttes populaires (“c’est encore peu”), de la violence policière (“résultat d’une dictature qui reste impunie”) et affirme que les moyens pour apaiser les souffrances du pays sont dans le militantisme : “Il est temps de faire de la politique”.

Source : Brasil de Fato - 26/12/2011

Traduction : Monica Sessin & Philippe Roman pour Autres Brésils

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Deux angles d’attaque : la psychanalyse et le journalisme. C’est à partir de cette audacieuse union de forces et de perceptions que Maria Rita Kehl a écrit les chroniques de son dernier ouvrage, parmi beaucoup d’autres écrits dans des livres et journaux – y compris l’article qui a abouti à l’outrageuse suppression de sa rubrique dans le journal O Estado de S. Paulo, pour avoir défendu les politiques du gouvernement Lula, tandis que le journal (qui fait campagne contre la censure) soutenait le candidat à la présidence José Serra.

"J’aimerais plutôt faire des chroniques plus littéraires, mais les sujets d’actualité finissent par me captiver... et c’est pour ça que je roule", déclare l’intellectuelle qui, dans cet entretien exclusif à Brasil de Fato parle des “souffrances du Brésil”, axe qui rassemble les thèmes abordés dans 18 crônicas e mais algumas (18 chroniques et quelques autres), ouvrage publié par les éditions Boitempo et paru en novembre 2011.


Brasil de FatoUne phrase de votre dernier livre qui a beaucoup attiré l’attention et a eu une grande répercussion est “Le Brésil a mal”. L’inévitable question est : quelles sont les souffrances du Brésil que vous considérez comme les plus inquiétantes ?

Maria Rita Kehl – C’est vrai, ce n’est pas une phrase géniale, au contraire, je la trouve même banale. Mais peut-être qu’elle a tant attiré l’attention parce qu’elle correspond au sentiment de beaucoup de gens. J’avais déjà l’intuition de la souffrance du Brésil, mais je l’ai comprise avec mon ex-compagnon, l’historien Luís Felipe Alencastro, qui étudie en particulier l’esclavage au Brésil. Une partie de ce qu’on appelle un mal-être diffus est lié aux restes non résolus politiquement de 300 ans d’esclavage. C’est à dire qu’il n’y a pas explicitement de politique de ségrégation au Brésil, mais il n’y a jamais eu, dans les faits, une abolition. L’abolition a eu lieu parce que le système avait déjà failli économiquement.

L’esclavage s’est terminé dans la misère, les esclaves chassés touchant des sous-salaires. Mais rien n’a été fait pour protéger ces populations, qui ont été jetées à la rue, sans travail, traitées de la même façon qu’avant parce que la couleur de peau ne change pas... cela a marqué les esclaves pendant des décennies. Il a fallu beaucoup de temps pour que l’homme noir soit considéré comme un travailleur libre, comme n’importe quel autre. Et même aujourd’hui, je trouve importantes les politiques publiques réalisées pendant le gouvernement Lula et celui de Dilma, mais bien qu’il n’y ait pas de préjugés explicites - ce qui est illégal à présent oui, il y a des différences.

Une autre chose douloureuse, pour reprendre les thèmes qui me touchent, c’est la façon dont la dictature militaire s’est terminée. Exactement pareil. Ça a fini d’un coup, parce que c’était vraiment invivable ... et ça ne peut être réparé, il n’y a pas d’enquête, de jugement de celui qui a torturé, de celui qui a tué... des crimes d’État impunis. A présent il y a un mouvement plus fort pour essayer de faire quelque chose, après beaucoup d’efforts, on a obtenu une timide commission de la vérité. Mais l’indifférence de la population est immense. L’abandon d’une partie de la population fait également mal, quand il y a une inondation, quand un « morro » (colline) s’éboule ... et que tu vois la façon dont les fonds publics sont détournés, les ministères ne remplissent pas leurs fonctions.... c’est ça qui fait souffrir.

Comment ces « souffrances » touchent-elles, en particulier, les jeunes ? Quelles sont les perspectives futures pour que les nouvelles générations changent ce scénario ? L’accès à l’éducation a progressé, mais les opportunités de travail ?

Selon ce que je vois lors de mes déplacements dans le pays, le ProUni (Programa Universidade para Todos- Programme Université pour Tous) – qui a été tant décrié, les gens disaient que le gouvernement privatisait l’enseignement, ce qui n’est pas le cas – a ouvert une énorme brèche. En 2008, par exemple, j’ai voyagé dans une région du Rio São Francisco. Tous ceux avec qui je parlais étaient à l’université ou y avaient un parent. Cela veut dire que le gars va décrocher un doctorat, sera embauché par une entreprise avec un salaire élevé ? Non. Mais cela signifie que sa vision du monde va s’améliorer, sa situation pour trouver un emploi sera meilleure. S’il aura un emploi ou pas, on ne peut pas le savoir. Et le plus important c’est que cela révèle un intérêt de ce jeune pour les études. Je me rappelle, à Barra de São Miguel (État d’Alagoas), le serveur disant “je veux étudier l’histoire et mon frère la philosophie”. En quoi cela va améliorer les revenus de ce serveur ? Pas grand chose. Mais son regard sur le monde sera différent. Alors je pense que c’est mieux, mais il reste encore beaucoup à faire.


Comment voyez-vous la participation politique des jeunes aujourd’hui ?

Je pense qu’aujourd’hui il y a un éloignement. Comme auparavant. A l’époque de la dictature, on pensait que tout le monde était dans le militantisme, parce que tout le monde y était. Mais c’était une minorité d’étudiants, une minorité de militants. Je trouve, par exemple, que le MST est le seul mouvement qui attire les jeunes aujourd’hui, y compris ceux de la classe moyenne. Les partis n’attirent pas, la politique n’attire pas, la politique étudiante commence à progresser, ce que je trouve important, mais elle est insuffisante par rapport à ce qu’elle a été. Alors, il y a des gens pour dire que le jeune d’aujourd’hui n’est pas intéressé à changer le monde. On ne dirait pas. Une partie des jeunes de la classe moyenne soutient le MST, milite, va travailler avec eux... va jusqu’à habiter sous les bâches noires [1].

C’est comme à mon époque. Bien sûr, les étudiants étaient dans la rue... mais qui est allé se battre ? Une minorité. Les gens appréciaient que le Brésil devienne une société de consommation. La grande majorité, tant qu’il y a eu le miracle brésilien, allait dans les centres commerciaux.

Peut-être que ce qui arrive aujourd’hui, comme il n’y a pas de dictature, c’est que les jeunes s’engagent dans différents types de militantisme. Le militantisme écologique rassemble beaucoup de gens. Ce n’est pas qu’ils aient un point de vue de gauche, anticapitaliste, révolutionnaire... peut être pas. Mais ils sont intéressés par le débat politique sur l’environnement. Parce que c’est plus proche, c’est plus facile à comprendre, cela demande moins de débat théorique, je ne sais pas pourquoi... mais ça c’est un domaine de militantisme du jeune. Tout comme la lutte pour les droits individuels, antiracistes, pour l’acceptation des homosexuels... Qui sait, ces luttes sont faciles à absorber pour le capitalisme. La lutte anticapitaliste au Brésil est encore confuse. Le MST est une exception. Dans cette crise, par exemple, un groupe d’étudiants a campé à Anhangabaú (Vale do Anhangabaú, au centre de São Paulo), en essayant de reproduire ce qui a eu lieu à Wall Street, aux États-Unis. Mais ici cela n’a aucun effet. Il suffit que la presse l’ignore et que la police intimide pour que l’affaire n’existe pas.


Et il n’en faut pas beaucoup pour que la police, principalement celle de São Paulo, “intimide”. Ce qui signifie : aller à la bagarre ?

Regarde, il n’y a plus de DOI-CODI [2] ici à São Paulo. Mais la police « paulistana » est tout aussi violente. Elle tue, torture et il y a une indifférence de la société par rapport à ça. Ce mouvement qui a eu lieu ces jours-ci à l’université de São Paulo (USP) n’était pas, comme de nombreux journalistes l’ont dit, un mouvement de gamins gâtés. Ils se battent contre l’absence de droits. C’est confus, évidemment, parce que ne pas avoir de police sur le campus est controversé, puisqu’il y a même eu un meurtre là-bas... Mais la question est la façon dont agit la police. Il n’y a pas une marche qui ne soit réprimée avec des coups, du gaz lacrymogène, des matraques... São Paulo, sur ce point, est l’état le plus conservateur du pays. Ce qui m’effraye c’est que la violence est grave et la société est indifférente. A l’époque des militaires, il y avait une partie de la population qui était indifférente aussi. Il y avait une partie qui approuvait même la violence, qui trouvait très bien que les communistes soient frappés. Mais il y avait aussi une partie qui n’approuvait pas la violence, qui n’était pas indifférente, mais qui avait peur. A présent il n’y a pas lieu d’avoir cette peur quand on manifeste. Très bien, la police peut arriver, envoyer les gaz lacrymogènes... mais peu de gens manifestent. Lors de la dernière marche sur l’avenue Paulista, je ne sais même pas s’ils étaient 3 mille étudiants, c’est peu. Ils pourraient être 50 mille à défiler.

La violence – et l’indifférence de la société – sont plus marquantes en milieu rural, où la lutte des classes est plus sauvage ?

La question de l’agro-business est un sujet à part. Dans le livre O que resta da ditadura (Ce qu’il reste de la dictature), une série d’essais publiés par l’éditeur Boitempo – ce livre vaut la peine d’être cité, le lecteur qui le peut doit le lire – on trouve justement l’analyse de cela. Comment une dictature qui s’achève sans même une enquête, sans punition, laisse beaucoup de traces. Une chercheuse américaine souligne le fait que, de tous les pays qui ont subi une dictature en Amérique Latine, le Brésil est le seul où la violence policière a augmenté, au lieu de baisser. Sauf que ce n’est plus contre les étudiants, ce n’est plus contre des supposés subversifs... c’est contre les noirs, les pauvres, les habitants des favelas, contre les gens qui fument du haschich, c’est le militaire qui se trouve démuni face au gamin des quartiers.

La violence de classe au Brésil a toujours existé. Sérgio Buarque de Holanda nous a montré ce que les propriétaires d’esclaves faisaient sur leurs terres, par eux mêmes, la cruauté envers les esclaves... et la police n’intervenait pas. Le propriétaire terrien, le senhor de engenho [3], dans l’antre de son petit fief, fermé, était roi, policier, juge. L’État ne s’en mêlait pas, par collusion. Le pacte de classes du Brésil colonial et post-colonial permettait, par exemple, que le père de famille rural enferme sa fille déflorée dans sa chambre pour le restant de ses jours... Sans parler des révoltes populaires qui ont été réprimées pendant la période de la pré-indépendance. Et on apprend à l’école que l’indépendance s’est faite sans verser de sang, avec Dom Pedro [4] tout mignon, sur son cheval... C’est pour cela que j’ai écrit dans mon livre que le Brésil est sensible, enchanteur, violent, ténébreux.

Quelles sont, pour vous, les raisons de l’augmentation de la violence ?

Je ne sais pas analyser si la violence augmente. Ce qui me préoccupe plus, comme je l’ai dit, c’est l’indifférence des gens par rapport à la violence. Ce qui est peut-être plus évident, et que je pense en lien avec les attraits de la société de consommation, c’est la violence dite banale. La violence du gamin qui attend au feu rouge et commence à se disputer avec un autre qui hausse le ton, et qui en arrive à une course poursuite et se termine avec des balles... et qui renverse des gens qui n’ont rien a voir dans l’histoire. La violence du type qui pense que pour s’intégrer, il doit démontrer un certain pouvoir conféré par un bien de consommation. Ainsi il peut tuer pour des baskets, ou, quand il a une voiture, il doit rouler à la limite de la vitesse et mettre en danger les personnes, à la moindre difficulté de circulation, il sort déjà se battre. C’est de plus en plus la façon dont nous définissons notre personnalité, notre qualité humaine, par les biens de consommation et les bagarres que cela engendre.

Et regarde ce qui est intéressant... à l’époque de l’empire, la ségrégation par les symboles du pouvoir était massive. Les habits que chacun portait, le tissu qu’il pouvait acheter, si l’on se déplaçait en carrosse ou à cheval. C’est à dire, la ségrégation par ce que tu possèdes existe dans toutes les sociétés de classe. Et peut-être même qu’elle était plus prononcée. Peu nombreux étaient ceux qui pouvaient consommer de manière ostentatoire ou profiter de bénéfices et privilèges, la majorité ne bénéficiaient même pas de droits. Les droits sont en train de se diffuser.

Y compris le droit à faire partie de la société de consommation.

C’est curieux. Il y a un aspect intégrateur, dans la société de consommation. Par exemple, à part un gamin qui n’achète que des vêtements de marques importées, il n’y a pas beaucoup de différence entre ce que porte un fils d’une famille de classe moyenne et le fils de la femme de ménage de cette famille. Ces évidences étaient beaucoup plus marquées avant, il y avait beaucoup moins de marchandises quand les vêtements étaient très chères. C’est peut être pour ça que les gens se battent avec plus de violence pour ce qui les différencie. Le fils à papa parce qu’il y a un autre type qui a une super voiture, et il veut se faire remarquer. Ou le jeune de classe C [5], qui peut acheter sa première voiture, et qui pense d’un coup qu’il peut s’attaquer aux autres... Je dis voiture parce que, dans la société de consommation, la publicité des voitures pour moi est une horreur ! Dans la publicité des boissons, le degré maximal de ségrégation c’est : tu as acheté la marque X parce que tu ne savais pas que la marque Y était mieux, alors tu es un imbécile. Mais la bière, tout le monde a les moyens d’en acheter. Maintenant, la voiture... le mec passe avec une voiture et tout le monde s’extasie.. le laveur de voitures dispute avec un autre le droit de garder la voiture du playboy... le mec adore provoquer la jalousie... la voiture lui suffit, le monde peut s’écrouler... c’est le comble de l’incitation à ne plus faire preuve de solidarité avec personne.


Une apologie de l’individualisme ? Et donc l’indifférence par rapport au collectif ?

C’est un peu ça. Mais on doit aussi voir que l’individualisme a ses avantages. C’est pour cela que je n’ai pas employé ce mot. Par exemple, l’individualisme qui a un rapport avec le libéralisme, je pense qu’il a des atouts même dans la société post-capitaliste, que je ne vais pas nommer communiste, mais peut être socialiste, dans le sens large. J’espère que ces droits individuels ne se perdront pas. Nous, les femmes, connaissons les avantages acquis avec l’individualisme. Que chacun puisse faire ses choix, que chacun soit libre de ses orientations sexuelles, décider de fonder une famille ou non, être mère célibataire, être mère par insémination, ne pas être mère... sans être le rebut de la société ! Que des riches puissent faire le choix de travailler avec le MST ou aller dans les communautés indigènes en Amazonie. La richesse des différences individuelles est un acquis du capitalisme libéral, que nous appelons individualisme. En même temps, l’individualisme est néfaste quand il dresse les gens les uns contre les autres.

Les Brésiliens et la société brésilienne ont les moyens de s’attaquer aux “souffrances” du Brésil ?

Oui, certainement. Les politiques publiques sont des moyens possibles, mais il faut un mouvement social qui fasse pression pour obtenir ces politiques. Quelque chose qui a probablement été un problème sous Lula, c’est que beaucoup de gens qui s’étaient mobilisés jusque là se sont dit : “ah... on a réussi à élire Lula, les choses vont être faites dans le bon sens”. Il y a eu une démobilisation et la manière même de gouverner de Lula a contribué à cela. “Laisse je m’en occupe... du calme, tout ne peut pas se résoudre si rapidement...” Cette façon de gouverner, pour moi est un problème, sur le plan politique. Bien qu’il ait été un grand gouvernant du point de vue administratif. Mais, politiquement, il s’est donné le statut du “père” – d’où la rengaine... on ne peut pas toujours dire oui à ses enfants. Enfin, il a beaucoup fait pour démobiliser. Très bien, son rôle n’était pas de mobiliser. Mais c’était favoriser la mobilisation. La croissance économique, démobilise aussi . Il y a eu l’intégration économique de beaucoup de gens, tout au moins la classe C, qui a également démobilisé. Les gens s’intéressent moins aux autres luttes lorsqu’ils commencent a avoir des opportunités individuelles. Ils commencent à s’occuper de leurs propres vies, à faire leur propre révolution individuelle. En général, les gens luttent très peu par idéalisme. Et, le plus souvent, uniquement quand on a le couteau sous la gorge. Alors là c’est la grande lutte. L’important c’est que celui qui se mobilise ait l’intelligence politique suffisante pour savoir quels sont les thèmes qui peuvent mobiliser, comment est-ce qu’on dialogue avec la société mobilisée. Pour coordonner, pour gagner des alliés. Sinon il restent dans des petits ghettos de manifestations qui sont soit réprimés soit ne parlent à personne. Toute la question est là : c’est faire de la politique.



Notes des traducteurs :

[1] Lorsque les paysans du Mouvement des Sans Terre (MST) occupent des terres avant que celles-ci soient légalisées, ils campent sous des bâches noires.

[2] DOI-CODI : Destacamento de Operações de Informações - Centro de Operações de Defesa Interna (Détachement des Opérations des Informations- Centre des Opérations de la Défense Intérieure), rattaché à l’Armée, était un service de répression du gouvernement brésilien pendant la dictature, période appelée « Années de Plomb » ("Anos de Chumbo").

[3]Senhor de engenho’ désigne le propriétaire de plantation de canne à sucre du Brésil colonial. ’Engenho’ signifie le moulin à sucre.

[4] Dom Pedro de Alcantara, de Bragance et Bourbon (1798-1834) fut l’artisan de l’indépendance du Brésil et son premier empereur (de 1822 à son abdication en 1831) sous le nom de Dom Pedro Ier.

[5] La classe moyenne, appelée au Brésil "classe C" inclut tous les foyers dont le revenu est compris entre 786 et 1 064 reais (306 et 414 euros) tandis que les classes A, B, D et E désignent respectivement l’élite économique, la classe moyenne supérieure, les pauvres et les très pauvres.


Télécharger l’entretien au format pdf :

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