Entrevue de 18 minutes avec le sociologue Yves Pedrazzini sur Radio-Canada
<img622|center>
Il a vécu dans les bidonvilles d’Amérique latine, d’Afrique, d’Asie et même d’Amérique du Nord, puisqu’il a côtoyé les gangs de Philadelphie. Il vient de publier le livre La violence des villes (Écosociété) et il est avec nous au bout du fil, dans les studios de la Radio Suisse-Romande, à Lausanne...
En 1800, seulement 2% de la population mondiale était urbanisée. En 2015 - autant dire demain - plus de la moitié de l’humanité vivra en ville. Cette croissance fulgurante amène son lot de problèmes, dont celui de la violence. Les habitants les plus pauvres qui se massent aux abords des métropoles comme Riò, Calcutta, Mexico ou Dakar vivent dans une violence souvent meurtrière.
Pour contrer la peur que cette violence suscite chez les plus riches, on crée de véritables forteresses sécurisées, tout en marginalisant à l’extrême ces populations.
Au lieu de regarder cette violence de l’extérieur, du haut de nos tours d’ivoire, et d’accuser les plus pauvres, le sociologue Yves Pedrazzini l’a observée de l’intérieur.
Yves Pedrazzini rentre tout juste de Colombie et du Venezuela. Caracas, au Venezuela, est un peu sa seconde patrie, puisqu’il y a rencontré son ex-femme avec qui il a eu deux enfants. Il l’a rencontrée dans une favela. Son lien avec les bidonvilles de Caracas est très fort parce qu’il y retourne sans cesse depuis 18 ans. Il est le parrain de la fille d’un ami aujourd’hui décédé (un chef de gang).
L’objectif de son livre est de mieux comprendre le point de vue de ceux qu’il appelle les « habitants extrêmes », c’est à dire ceux qui vivent dans les bidonvilles.