La théologie de la libération est-elle toujours d’actualité ?
Elle garde toute sa pertinence et son originalité. Car les défis auxquels elle cherche à répondre existent toujours : pauvreté, exclusion sociale, inégalités grandissantes, entre le Nord et le Sud, mais aussi en Afrique, en Asie, en Amérique latine ou même à Genève. Ces défis interpellent la foi chrétienne, car le Dieu de la Bible prend le parti des pauvres. Pour aller au-delà de l’assistancialisme, il faut tenir compte des racines de la pauvreté au cœur du système mondial dominé par une constellation de forces économiques, culturelles, politiques et militaires.
Cette théologie a tout de même évolué ?
Le langage pour la formuler a changé. Quand elle est apparue dans les années 1960-70, il était très marqué par la théorie de la dépendance - selon laquelle la pauvreté de la périphérie du monde est intrinsèque à la richesse de son centre -, la lutte politique et la révolution socialiste, donc par un vocabulaire marxiste. Cet héritage est resté, mais on parle désormais d’une critique théologique du messianisme et de l’idolâtrie du système néolibéral, et toujours d’une foi vécue dans la solidarité avec les pauvres.
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