La police fédérale envahit des villages Tupiniquim et Guarani

La lutte des Indigènes Tupiniquim et Guarani se retrouve aujourd’hui dans une
situation très difficile. Après avoir démarré en février 2005, lorsque ces peuples ont
décidé de récupérer les terres occupées par les plantations d’eucalyptus de
l’entreprise Aracruz Celulose, cette lutte avait permis à plus de 100 familles de se
réinstaller dans le milieu rural dont elles avaient été expulsées et de retrouver l’espoir
d’un avenir digne et durable.

Aujourd’hui, on cherche à les priver de cet espoir. Nous publions ci-dessous le
communiqué envoyé par Rede Alerta Contra o Deserto Verde :

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"Comme dans les années 70, ce 20 janvier 2006 au matin, les tracteurs d’Aracruz
Celulose ont rasé deux villages des peuples indigènes Tupiniquim et Guarani
d’Espírito Santo, en une action violente et unilatérale.

Avec l’accord du Commandement des opérations tactiques (COT) venu directement
de Brasilia, de la police fédérale du gouvernement Lula, et des troupes de choc de la
police étatique de Paulo Hartung, Aracruz Celulose a renversé tout ce qu’il y avait
dans les villages indigènes de Córrego d’Ouro et Olho d’Agua. Les deux ont été
complètement démolis !

Cette action a été autoritaire et unilatérale, car ni la Commission des Caciques [Chefs], ni
l’administration régionale de FUNAI, ni le Ministère public, ni aucun parlementaire
n’étaient au courant des projets policiers d’Aracruz Celulose. Tout le monde en a été
perplexe, car il y avait une longue négociation en cours à laquelle participaient tous
les acteurs du conflit, l’État, l’entreprise, les Indiens et la société civile ; elle avait
commencé vers la fin de l’année dernière et concernait une nouvelle décision du
Ministère de la Justice qui confirmait les études anthropologiques de la FUNAI et
reconnaissait le site en question comme territoire indigène.

Réduisant à néant tout le dialogue entre l’État et la société civile, la décision absurde
portant sur la restitution de la possession a été donnée par le juge fédéral Rogério
Moreira Alves, de la juridiction de Linhares, le 7 décembre 2005.

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En une opération de guerre, où il y a eu des coups de feu sur terre et depuis les
hélicoptères et des bombes à effet dissuasif, les machines d’Aracruz Celulose ont
détruit les maisons des Indigènes, dévasté leurs potagers et leurs cultures vivrières
et démoli leurs cabanes rituelles. Les caciques et leaders indigènes qui ont réussi à
se rendre sur le site et qui ont résisté ont été agressés par les policiers ; ceux qui
avaient des blessures sont allés à l’hôpital d’Aracruz (Seu João Mateus du village de
Comboios et Valdeir, de Pau Brasil, entre autres). Quelques leaders indigènes ont
été mis au secret par la police et restent détenus (Paulo, leader de Caieiras Velha et
Nil, de Pau Brasil). La conseillère parlementaire Vanessa Vilarinho, qui a réussi à se
rendre sur les lieux dès le matin, a perdu sa voiture, que la police a détruite.

Des barrières empêchent l’accès au site. Le matin déjà, deux fonctionnaires de
FUNAI avaient été détenus et mis au secret dans la « maison d’hôtes » d’Aracruz
Celulose.

Voilà les informations dont nous disposons pour l’instant. La situation est encore
tendue ; un groupe de membres du Réseau Désert Vert s’est déjà rendu aux villages
mais ils ne se sont pas encore mis en communication.

Olho d’Agua et Córrego d’Ouro vont renaître, toujours !

Janvier 2006

Ceux qui souhaitent manifester leur solidarité aux Tupiniquim et Guarani dans leur
lutte contre les plantations d’eucalyptus et pour la récupération de leurs terres
peuvent s’adresser à FASE-ES, adresse électronique : fasees@terra.com.br.

Source : BULLETIN 102 du WRM - Janvier 2006 - Édition française

Photos : tirées de « Rede Alerta contra o Deserto Verde »

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