La non-interview du journal « O Estadão »

 | Par Natalia Viana

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Source : Natalia Viana, Plantados no Chão – 25 avril 2008

Traduction : Caroline Sordia pour Autres Brésils



En mars, j’ai accordé un grand entretien à un grand journal. Sollicitée par un reporter politique du journal
O Estadão, j’ai répondu, par email, à toutes ses questions. L’interview, je crois, a été formidable. Malheureusement, elle n’est jamais parue et ne paraîtra jamais dans le journal, malgré la bonne volonté du reporter.

Après quelques semaines sans nouvelles, j’ai demandé ce qu’il en était de l’interview. Il m’a dit qu’il le regrettait beaucoup, mais que sa hiérarchie avait considéré qu’il n’y avait pas d’accroche relative à ce thème. Après tout, le livre Plantados no Chão [Cloués au sol] était sorti l’année précédente, et sa version online en février.

Bien. Sauf que depuis la réalisation de l’entretien, un sans-terre a été assassiné devant sa propre famille dans le Paraná ; la police s’en est violemment prise à des Indiens de Manaus ; le Conseil Indigène Missionnaire (CIMI) a publié le rapport Violence contre les peuples indigènes au Brésil ; la CPT a rendu public le nombre d’assassinats en zone rurale ; la situation à Raposa Serra do Sol est devenue critique. Pour O Estadão, rien de tout cela ne constitue une « accroche ».

Ce n’est pas la première fois. J’avais déjà accordé un entretien au Jornal do Brasil qui n’avait finalement pas été publié par manque d’« accroche » – bien que le journaliste ait dit trouver cela dommage, car le thème était important. Et ainsi, notre petite tragédie quotidienne continue de n’être pas contée.

Tout n’est pas perdu. Aujourd’hui, il existe des blogs.

Ci-dessous, la non-interview du journal O Estadão.


1- Comment est venue l’idée de lancer un livre sur ce thème, les assassinats politiques au Brésil ?

Le livre Plantados no Chão – Assassinats politiques au Brésil est né d’une proposition que m’ont faite les éditeurs de la maison d’édition Conrad : faisons un livre, une sorte de liste des cas d’assassinats politiques dans le Brésil d’aujourd’hui. Ceci parce qu’Anderson Luís, président de Sintafrios, syndicat de travailleurs du secteur des produits frais et laitages de la baixada fluminense, venait d’être assassiné et il y avait un sentiment de révolte contre le fait que de tels assassinats, liés à la militance politique, soient encore commis au Brésil tant d’années après la chute de la dictature. Sauf que lorsque j’ai commencé mes recherches, je me suis rendue compte qu’ils n’étaient pas répertoriés, et pire encore : il n’existait même pas de concept établi d’assassinat politique contemporain. Beaucoup des personnes que je sollicitais me parlaient immédiatement de cas d’hommes politiques assassinés, ce qui est loin d’être la même chose.

[...]


Lire le texte en entier :

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