L’occupation Chico Mendes en danger

Quelques millions de personnes vivent à São Paulo dans des favelas, dans la rue, dans des lotissements non légalisés, etc. Début octobre, 3500 personnes du Mouvement des travailleurs sans toit (MTST), exaspérées d’attendre des promesses non tenues, ont décidé de passer à l’action et de tenter de trouver une solution par elles-mêmes en occupant un terrain de 100.000 m² à Taboão da Serra, dans la proche banlieue de São Paulo (Brésil). C’est là qu’elles campent depuis. Le terrain occupé n’était plus utilisé depuis plus de quinze ans, si ce n’est comme repaire pour toutes sortes de trafics. Cela, et le fait que le propriétaire a une dette énorme envers le fisc, n’a pas empêché les autorités locales d’exiger leur départ sous quarante jours.

Les occupants redoutent fortement cette expulsion imminente, car la police qui doit l’exécuter est connue pour ses méthodes d’une rare violence : au début de l’année, dans l’état de Goiás, plusieurs sans-toit ont ainsi été tués.

Les occupants demandent du temps pour négocier leur maintien dans les lieux et la régularisation de l’occupation. La mairie, à laquelle ils se sont rendus en manifestation, ne leur a répondu que par le mépris, l’envoi de la police et les pompes à eau (une eau qu’on leur refuse sur le terrain !). Et il s’agit d’un gouvernement « démocratique-populaire » (coalition PSB, PT, PFL).

Les membres de l’occupation Chico Mendes en appellent donc au soutien international pour faire pression sur les autorités locales afin d’obtenir de rester sur le terrain occupé.

Ecrivez au plus vite des lettres de protestation aux autorités suivantes :

Gouvernement de l’Etat de São Paulo :

Edmundo Amaral Neto, eaneto@sp.gov.br

Mairie de Taboão da Serra :

Maire : Dr. Evilásio Farias, nadia@pmts-sp.com.br (secrétaire au préfet)

Maire adjoint : marciatam@ig.com.br

Adjoint chargé de l’urbanisme et du logement de Taboão da Serra, Ângela Amaral : secretariahabitacao@bol.com.br


Pour éviter que la tragédie de Goias ne se reproduise, et pour que ces hommes, femmes et enfants, qui ne revendiquent que le droit élémentaire d’être logés décemment, obtiennent gain de cause :

Ci-dessous, quelques lignes en portugais (traduction suit), que vous pouvez copier et adresser vous-même à ces adresses. Vous pouvez écrire votre propre lettre dans votre langue, ou simplement reprendre ce message rédigé en portugais (avec un copier-coller).


Exmos Senhores :

Chegou ao meu conhecimento a situação em que se encontram as 3500 pessoas do MTST (Movimento dos trabalhadores sem teto), instaladas em Taboão da Serra.

Pretendo fazer chegar ao vosso conhecimento que me sinto chocado pela maneira como as autoridades que vocês representam trataram as mulheres, homens e crianças que nada fizeram de que se lhes acusem a não ser o facto de serem pobres e não terem casa. Se revendicam é porque a isso são forçados, e a sua pretensão não é mais que un direito elementar : serem alojados corretamente. O desprezo e o recurso às forças da polícia não são uma resposta aceitável et tem mais que ver com práticas de países ao regime dictatorial que as dum país democrático e com governo a pretensões sociais.

Como milhões de pessoas em todo o mundo, eu considero que o direito ao alojamento é muito mais importante que o direito à propriedade. Por conseguinte, peço-lhes que façam o necessário para que essas pessoas possam permanecer no terreno que elas ocupam e que se estabeleçam negociações com o intuito que esta ocupação tenha como desfeche a obtenção de habitações decentes para todos eles.


Monsieur,

J’ai été informé(e) de la situation dans laquelle se trouvent les 3500 personnes du Mouvement des travailleurs sans toit installées à Taboão da Serra.

Je tiens à vous faire savoir que je suis choquée par la réponse que les autorités que vous représentez ont opposée à ces femmes, ces hommes et ces enfants qui ont pour seul tort d’être pauvres et sans logement. Par leur action, ils ne font en effet que revendiquer un droit élémentaire : celui d’être logé décemment. Le mépris et le recours aux forces de police ne sont pas une réponse acceptable et ont plus à voir avec des pratiques de pays à régime dictatorial que de pays démocratique géré par un gouvernement affichant des prétentions sociales.

Comme des millions de gens à travers le monde, j’estime que le droit au logement est bien plus essentiel que le droit à la propriété. En conséquence, je vous demande d’intervenir pour que ces personnes puissent rester sur le terrain qu’elles occupent et pour que des négociations s’engagent afin que cette occupation finisse par se traduire pour elles par des conditions de logement décentes.


Pour plus d’informations : www.mtst.info

Contact : mtst@riseup.net

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