Fin de la Marche nationale pour la Réforme agraire (3)

<img72|left> Lula a salué le MST pour ses capacités d’organisation, et a reconnu qu’il avait une dette envers lui : « Si nous ne respectons pas les objectifs de la réforme agraire, nous aurons un problème de conscience avec nous-mêmes ».

Il n’a cependant pas remis en cause la politique économique de son gouvernement, et s’est même montré satisfait de sa politique économique extérieure, avançant que les relations commerciales avec l’Afrique et le Moyen-Orient sont des preuves de la plus grande autonomie du Brésil. Cela dit, il a été annoncé à la délégation que :

  • l’INCRA serait renforcé
  • que les indices de productivité seraient revus dans les prochaines semaines (les données sur lesquelles on se base actuellement étant celles de 1975-1995)
  • que les objectifs du PNRA seraient respectés, soit 115.000 familles installées cette année, et 400.000 d’ici la fin du mandat présidentiel (rappelons que le budget pour le ministère du Développement agraire avait été « amputé » en mars 2005 de 2 milliards de réais, ne rendant possible que l’installation de 40.000 familles au lieux des 115.000 prévues).

Les propositions (notamment budgétaires) n’étant pas assez concrètes aux yeux des négociateurs de la Marche, une nouvelle rencontre a été fixée pour le lendemain, le 18.

Au sortir de cette deuxième rencontre, des chiffres plus concrets ont pu leur être communiqués, notamment sur les montants des crédits (PRONAF, crédit de récupération des assentamentos), et sur le nombre de postes qui seront ouverts au sein de l’INCRA (concours pour recruter 1300 nouveaux fonctionnaires). Ces chiffres sont inférieurs aux prétentions initiales du MST, mais les dirigeants s’en sont montrés satisfaits cependant, preuve étant faite pour eux que la réforme agraire était revenue sur le devant de la scène et prise en compte par le gouvernement. D’ici le 31 mai, le gouvernement devrait faire une proposition budgétaire complète pour la réalisation de ces nouveaux objectifs.

En guise de conclusion (pour l’instant...), des mots de Jaime Amorim, de la direction nationale du MST :

Le MST repart vainqueur de la Marche, car il avait trois objectifs : ramener la réforme agraire au coeur du débat, contester le modèle économique, et amener la société à comprendre l’importance de la lutte comme forme de changement. Il ne fait aucun doute que la Marche a déjà rempli ses objectifs.

« Mais la lutte du MST ne s’arrête pas avec la fin de la Marche, elle va continuer dans les états. Nous avons travaillé avec l’idée de « l’avant » de la Marche, qui était le processus d’organisation : le « pendant », qui est le processus pédagogique de marcher et étudier : et « l’après », qui est la massification de la lutte pour la réforme agraire tournée vers nos bases. »

Source : Le site du MST

Traduction / adaptation / présentation : Isabelle Dos Reis, Frères des Hommes

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