Le projet "Água Doce" [Eau Douce], qui traite l’eau souterraine de la région semi-aride, afin de la rendre potable, prévoit cette année d’augmenter de 50% le nombre de communautés bénéficiaires.
La mesure concerne aujourd’hui 80 localités, et doit parvenir à 120 d’ici décembre, selon une estimation du Ministère de l’Environnement. Cette initiative consiste en l’installation de systèmes de dessalinisation dans les communautés où il pleut peu, principalement dans les Etats d’Alagoas, Sergipe, Bahia, Pernambuco, Paraíba, Rio Grande do Norte, Ceará, Piauí, Espírito Santo et Minas Gerais.
Les équipements extraient l’eau des sols, qui présente de hautes concentrations en sel, et effectuent une sorte de filtrage pour la rendre propre à la consommation humaine.
Cette eau salée est, dans de nombreuses communautés, l’unique source d’eau pour boire et cuisiner, bien qu’excessivement salée -la concentration approche celle de la mer (30 000 milligrammes par litre), quand la teneur recommandée pour la consommation est de jusqu’à 1000 milligrammes par litre, selon le Ministère de l’Environnement. Avec l’usage du dessalinisateur, ces niveaux peuvent atteindre 500 milligrammes, ce qui évite des problèmes comme l’hypertension et l’arthrose, sans compter les maladies causées par la contamination.
Dans d’autres régions, l’approvisionnement est fait par des camions-citernes, qui offrent de l’eau de mauvaise qualité, ou par des barreiros [1]. Dans ces cas, il existe également un risque élevé de contamination, particulièrement chez les enfants, qui sont moins immunisés. Cela est encore plus grave dans les communautés pauvres, qui n’ont pas accès aux soins médicaux ni une alimentation adéquate.
Le programme “Água Doce” a été lancé en 2004, et a commencé par remplacer d’anciens appareils dessalinisateurs, qui ne fonctionnaient plus, installés par un ancien projet du gouvernement fédéral appelé “Água Boa” [Bonne Eau]. Le programme n’avait pas de soutien logistique, ni d’implication de la communauté vis-à-vis de ces appareils, à la différence de ce qui se passe avec ce nouveau projet, pour lequel existe justement un engagement de la communauté.
Depuis l’an dernier, une unité de démonstration, installée dans la commune de São José do Seridó (RN), recherche ce qui peut être fait des résidus des dessalinisateurs. Il est possible d’alimenter des animaux comme le bouc et la chèvre avec ces restes, ou de les utiliser pour laver la vaisselle ou pour la toilette.
Les recherches sont faites en partenariat avec l’EMBRAPA (Entreprise Brésilienne de Recherche Agricole), avec un investissement d’un peu plus de 10 millions de reais de la BNDES (Banque Nationale de Développement Economique et Social) et de la Fondation Banco do Brasil. Les fonds serviront aussi à l’installation de 22 unités de démonstration supplémentaires -deux dans chacun des dix Etats et deux autres possiblement dans l’Etat du Maranhão.
Note :
[1] Barreiros : grands puits d’eau également utilisés par les animaux
Source : Adital - 08.01.07
Traduction de Caroline Sordia pour Autres Brésils
