Analyse de la conjoncture économique

 | Par Fernando Cardim

Le bilan le plus synthétique des quatre années de gouvernement Lula est celui d’une opportunité manquée de retour à la croissance et à une position de leader dans le contexte international. Depuis les années 1960, le monde n’avait pas vécu une période aussi bénéfique et le Brésil est resté en queue de file de la croissance mondiale, en l’absence de plan stratégique capable d’indiquer au pays les chemins du développement.
« Pourquoi le pays ne progresse-t-il pas, pourquoi les entreprises n’investissent-elles pas ? Parce qu’elles n’ont pas l’assurance de la direction choisie pour le Brésil », dit l’économiste Fernando Cardim, professeur de l’Institut d’Economie (IE) de l’UFRJ.

Pour lui, le développement soutenu ne viendra qu’avec une planification à long terme et une réforme politique capable de récupérer l’Exécutif et la capacité de gouverner dans un système ouvert, avec un Législatif démocratique et efficace. « Il n’y a pas au Brésil, depuis le régime militaire, de système politique qui permette de penser une stratégie de gouvernement », affirme-t-il.

Baisser les taux d’intérêt n’est pas l’unique recette du retour à la croissance, mais cela aide.

Critique féroce de la politique macroéconomique mise en œuvre par le gouvernement du PT, qu’il considère comme « désastreuse », l’économiste attribue une bonne part des taux bruts de croissance à la gestion de la politique monétaire menée par la Banque Centrale (BC). « La BC prétend que l’économie est en croissance pour se référer à sa politique contractionniste. Oui, nous sommes en croissance au même rythme qu’Haïti », dit-il. Cardim condamne également la politique fiscale et de taux de change. Et il s’inquiète pour les exportations, étant donné que les conditions externes sont en train de changer, avec des risques de récession aux Etats-Unis.

Les incertitudes externes, couplées à un gouvernement qui, de son point de vue, s’est caractérisé par l’ « inertie » en matière économique, et par des alliances illégitimes sur le plan politique, le conduisent à n’attendre guère d’un éventuel second mandat du PT. « Je crois que le gouvernement Lula reproduira probablement le premier mandat. En grande partie parce qu’il n’a pas indiqué quelle serait sa vision stratégique pour les quatre prochaines années. Et une stratégie, cela ne s’improvise pas ». Pessimiste, il ne croit pas que Lula ait de plan B pour les quatre prochaines années, en cas de réélection, et craint qu’une perte de dynamisme de l’économie mondiale ne conduise le Brésil à des taux de croissance négatifs, voire à une récession.

Ci-dessous, extraits de l’entretien accordé au journal Valor du 28/09/2006.


Traduction : Caroline Sordia pour Autres Brésils


Lire l’entretien :

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